31 août 2009

Lettre d'une inconnue - Stefan Zweig


J'ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir cet auteur dont je ne connaissais que "Le Joueur d'échecs".
Seule incompréhension (apparemment partagée) : pourquoi une préface signée Elsa Zylberstein?
Encore une recommandation sortie de nulle part mais comme l'actrice parle très bien du livre, l'interrogation quant à sa présence en devient secondaire.

"Lettre d'une inconnue" est l'histoire d'un amour à sens unique, d'un secret dont le silence se voit rompu par l'envoi d'une lettre, ultime confession, ultime adieu d'une femme qui a choisi de dédier sa vie corps et âme à un homme qui ne la (re) connaîtra jamais.
D'une simple rencontre entre un romancier et une jeune fille naît une passion (ici ramenée à son sens premier) nourrie par la fascination adolescente, les fantasmes d'une fille devenue femme et quelques ébats dont le romancier ne garde aucun souvenir.
Dans un sursaut de pragmatisme, je me suis quand même demandée comment il était possible de ne pas reconnaître quelqu'un après seulement 3 ans mais c'est quand compter que le romancier, tendre et léger, est l'homme de toutes les femmes alors qu'elle, entière et passionnée, lui restera dévouée jusqu'à son dernier souffle.

Pitié, révolte et solidarité féminine (on a quand même envie de la secouer la cocotte!), empathie : plusieurs sentiments se sont entrechoqués au fil de cette lecture.
L'héroïne m'a un peu fait penser au personnage d'Angélique dans "A la folie...pas du tout" à la différence près que le fantasme obsessionnel ne dérive pas en érotomanie ou en névrose.
Au contraire, ce qui rend l'héroïne si attachante, c'est l'immense dignité avec laquelle elle vit cet amour, toujours dans ce souci de ne pas déranger son bien-aimé, même au travers de cette seule et dernière lettre dont elle va jusqu'à excuser le peu d'amertume.

En plus d'une qualité de plume manifeste, j'ai beaucoup aimé la justesse avec laquelle Stefan Zweig a réussi à retranscrire l'imaginaire féminin (bien qu'ici poussé à l'extrême).
Merci qui? Merci à son ami Sigmund!

Extrait :

" Toutes les formes possibles, de ta froideur, de ton indifférence, je me les étais toutes représentées, dans des visions passionnées; mais, dans mes heures les plus noires, dans la conscience la plus profonde de mon insignifiance, je n'avais pas même osé envisager cette éventualité, la plus épouvantable de toutes; que tu n'avais même pas porté la moindre attention à mon existence.
Aujourd'hui, je le comprends - ah! tu m'as appris à comprendre bien des choses!-, le visage d'une jeune fille, d'une femme, est forcément pour un homme un objet extrêmement variable; le plus souvent, il n'est qu'un miroir, où se reflète tantôt une passion, tantôt un enfantillage, tantôt une lassitude, et il s'efface si vite, comme une image dans une glace, qu'un homme peut sans difficulté oublier le visage d'une femme, d'autant mieux que l'âge y fait alterner l'ombre et la lumière et que des costumes nouveaux l'encadrent différemment.
Les résignées, voilà celles qui ont la véritable science de la vie." p.57-58

D'autres avis : Malice - Mon coin lecture - Raison et sentiments - Mes contemplations et mes digressions - Wictoria - Leiloona - Des livres et des champs

30 août 2009

Melanie Safka - Look what they've done to my song



Parce qu'il y a des chansons, des voix comme ça qui...

26 août 2009

Matilda's contest




Une chouette initiative de Raison et sentiments qui sera mon premier challenge lecture!
Idéal pour commencer puisqu'il comprend des livres déjà lus au siècle dernier et que je souhaitais relire (à une exception près) *, des livres que je pensais lire un jour ou l'autre et des livres dont je connais et apprécie les auteurs pour avoir lu d'autres titres.
Cerise sur le gâteau : il n'y a aucune date limite :)
Le challenge consiste à lire, en plus de "Matilda", les 13 romans lus par l'héroïne et à rédiger un avis sur son blog pour chacun d'entre eux :

- Matilda de Roald Dahl *
- Nicholas Nickleby de Charles Dickens
- Oliver Twist de Charles Dickens *
- Jane Eyre de Charlotte Brontë
- Orgueil et préjugés de Jane Austen *
- Tess d'Urberville de Thomas Hardy
- Kim de Rudyard Kipling
- L'Homme invisible de H.G Wells
- Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway *
- Le Bruit et la Fureur de William Faulkner
- Les raisins de la colère de John Steinbeck *
- Les bons compagnons de J.B Priestley (apparemment difficile à trouver)
- Le rocher de Brighton de Graham Greene
- La ferme des animaux de George Orwell *

8 d'entre eux sont déjà dans ma bibliothèque, c'est un bon début :




La règle primordiale du challenge est bien sûr de s'amuser! Ce qui me renvoie à l'exception mentionnée plus haut, Les Raisins de la Colère, dont je garde un souvenir de fin particulièrement glauque que je n'ai pas forcément hâte de relire.
Je le réserve donc pour la fin, pour autant que je trouve les romans manquants d'ici là...

Seconde appréhension : Tess d'Urberville. Le résumé parle de "descente aux enfers de la honte et de la déchéance", d' "oeuvre pessimiste" et de "noirceur de l'univers social".
Histoire de ne pas trop déprimer, je le placerai à une période durant laquelle je me sens particulièrement bien : les fêtes de Noël!

Allez zou, j'emmène "Matilda" avec moi dans le train demain!

PS : gros fou rire sur "Les bons compagnons" de J.B Priestley chez Bibliopolis quand le vendeur m'a demandé de lui épeler Priestley :
- Comme Elvis?
- Non, comme Brandon Walsh (début du fou rire)
- C'est quoi le pitch?
C'en était trop, j'avais en tête le Pitch Pit. J'imaginais Brandon écrivant "Les bons compagnons", une autofiction autour de ses amis beaux-gosses de Beverly Hills.
C'est décidé, après Matilda j'entame "Parfois je ris tout seul" de Jean-Paul Dubois.

25 août 2009

Encore de zolis dessins
































J'utilise celui-ci ("Boudoir") comme fond d'écran, les couleurs sont magnifiques!

Ces dessins sont signés Misstigri

24 août 2009

Les piubs d'Amandine Piu

Grande fan de cartes postales et boîtes métalliques représentant d'anciennes publicités, j'ai eu un gros coup de coeur pour ces détournements de l'illustratrice Amandine Piu!

Son book

23 août 2009

Muffins pomme-cannelle

L'association pomme-cannelle, "c'est toujours un succès!" comme dirait Uncle Ben's.

Recette ici

Feuilletés jambon de parme-parmesan-miel-moutarde-noisettes

Parfaits pour l'apéro et très faciles à faire! (et délicieux en plus)

Recette ici

22 août 2009

J'habite dans la télévision - Chloé Delaume


" Ce que nous vendons à Coca-Cola c'est du temps de cerveau disponible " disait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1.
Chloé Delaume est partie de ce constat et à choisi de se livrer à une expérience consistant à ingurgiter non pas des hamburgers comme Morgan Spurlock dans "Super Size me" mais du contenu télévisuel ( en grande partie de la publicité et des émissions de téléréalité).
Du coup je me suis posée la question : si je devais choisir entre l'expérience de Spurlock et celle de Delaume, laquelle accepterais-je de vivre?
Sachant que Chloé Delaume a passé 16 mois ( au lieu des 22 initialement prévus) devant la télévision ( à raison de 1451 heures sur un trimestre, ça donne une moyenne de 16 heures par jour devant la téloche, mazette!), a pris 7kg et récolté un papillome à l'oeil.
Et que de son côté Morgan Spurlock a, durant un mois, choisi de s'empiffrer de Mac Do à toutes les sauces et à tous les repas, en s'astreignant à ne faire que 5000 pas par jour.
Résultat : une prise de poids de 11kg en 30 jours et une santé revenue à la normale après seulement un an.
Vu comme ça, je crois que j'opterais pour l'expérience télévisuelle...

"J'habite dans la télévision" est présenté sous forme de 27 pièces constituant un dossier destiné au Ministère de la Culture et du Divertissement.
Certaines pièces ressemblent davantage à des notes de terrain qu'à des chapitres de roman tandis que d'autres, consacrées aux modifications corporelles et comportementales subies par l'auteur, présentent une forme déjà plus rédigée.
Que trouve-t-on dans ces pièces? Un peu de tout. Des anecdotes, des sélections de citations, des mentions de découvertes scientifiques, des principes de neuromarketing, des faits historiques qui servent de matériau à l'auteur pour rendre compte des effets de la télévision sur son rapport au monde et aux médias.
Le fond comme la forme donnent à ce roman un effet brouillon. J'avais l'impression que l'auteur y balançait ses idées de la même façon qu'elle zappait les chaînes sur la télécommande.

Sans compter un style d'écriture particulier, expérimental pour les uns, psychédélico-déliro-énervant pour d'autres (et qui ferait la joie du pasticheur Pascal Fioretto) :

" Vous devriez vous inquiéter d'un songe empoissé glu euphémistique. Mieux vaut encore un oracle bègue que l'échine d'un fils de cyclope.
(...) à quoi bon s'imposer ce vulgaire narcotique alors qu'est nôtre l'accès sybarites délassements, snobinez-vous sans cesse juchés montres à gousset."(p.13)
" Vos ergots s'avarient bacilles de fatuité, gallinacées entrailles bouffies d'une farce lardée interactions subliminales grossiers ficelages purée châtaignes bio." (p.15)

J'en étais à peine arrivée à la page 15 (sachant que le roman débute à la page 9) qu'une envie me prenait déjà de céder à l'abandon.
Les exemples cités plus haut ne sont pas assez représentatifs mais je crois que même mon dictionnaire avait envie de se pendre...
J'avais les yeux grands comme des soucoupes à la lecture de cette logorrhée extraterrestre au point que j'ai cru à un pari de l'auteur façon "chiche que j'arrive à mettre plein de mots que personne n'utilise".
Ca c'était avant qu'une sotte idée ne me traverse l'esprit : ce style n'était en fait qu'une image nous renvoyant à cette maudite zapette.
Que nenni, c'est apparemment le style récurrent de l'auteur!

Toujours à propos de ce livre, j'ai lu une critique sur le net qui pointait l'absence totale de descriptions du contenu visuel.
Effectivement, l'auteur cite les émissions visionnées mais ne décrit pas ce qu'elle voit, elle se contente de décrypter.
Ses deux années de chroniqueuse pour l'émission "Arrêt sur image" ont sans doute quelque peu déteint sur la présentation de son roman.
Cela dit les émissions visées sont tellement connues que le manque de description de leur contenu n'est pas un handicap à la compréhension de leur mécanisme, même pour les sans-télé comme moi.
J'ai particulièrement aimé la pièce 23 sur la Starac et intitulée " Du programme de téléréalité comme narration soumise aux principes de Vladimir Propp : étude du personnage du candidat gagnant" dont voici 2 extraits :

" Grâce aux cours de Raphaëlle Ricci qui s'ouvrent sur l'humeur du jour, les téléspectateurs sont informés du taux d'orphelins, d'anorexiques, de sujets atteints de déficiences diverses ou pulmonaires présents dans chaque promotion, ainsi que de l'évolution de leur dépression nerveuse.
(...) Raphaëlle Ricci dit à Magalie qu'elle n'a pas d'univers artistique (Saison 5), à Grégory qu'il a retenu ses émotions (Saison 4), à Elodie que y en a marre de la voir chialer pour rien (Saison 3), à Nolwenn qu'elle chante comme une vieille Montmartroise (Saison 2) et à Jenifer qu'elle a la silhouette d'un hamster (Saison 1).
Parfois le dommage peut être une nomination." p.127

" Le candidat perdant met deux ans à sortir un disque que seule sa famille se procure. S'il est belge, la justice lui remet la main dessus. S'il est Emma Daumas, il se fait posséder par l'esprit d'Avril Lavigne." p.132

La fin du roman évoque Jean-Claude Mignon, maire de Dammarie-les-Lys, un village de 20000 habitants rendu célèbre par son château occupé par la Starac'.
Chloé Delaume n'accuse pas ouvertement mais cite l'homme et énonce les faits survenus durant son mandat (manifestations, bavures policières, propos racistes, tolérance zéro) de sorte à ce que tout le monde comprenne que le type n'est pas aussi sympa que le laisse penser sa prestation de " L'amitié ce n'est pas un feu de bois" sur le plateau de la Starac' ou durant ses campagnes électorales.
Chloé Delaume a-t-elle été inquiétée suite à ce passage? Absolument pas.
Frédéric Beigbeder n'a pas eu cette chance puisque son dernier roman, "Un roman français", s'est vu censuré de 4 pages suite à une plainte de Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris et personne visée dans les 4 fameuses pages.
Pourtant, à la lecture de l'article du Figaro, les passages de Beigbeder m'ont semblé beaucoup moins conséquents que ceux de Chloé Delaume.
Comme quoi la censure est surtout affaire de médiatisation.

Bref. "J'habite dans la télévision" est un roman qui peut rebuter de prime abord de par son style alambiqué mais qui peut se montrer divertissant une fois que l'on "surmonte" les premières pages.
Divertissant, pas indispensable.
"Dans ma maison sous terre" ne me dit rien du tout. En revanche, je me laisserais bien tenter par "La nuit je suis Buffy Summers" car il s'inspire des "livres dont vous êtes le héros" dont j'étais fan ( et aussi parce que sans être réellement fan je n'ai manqué aucun épisode de la série "Buffy contre les vampires"...tututu).

D'autres avis : Raison et sentiments - Miss Orchidee - Restling






Firmin - Sam Savage



Un titre qui aurait pu se lire en verlan tant le personnage illustré en couverture fait peine à voir ( à moins qu'il ne soit tout simplement hypnotisé par les livres?).
Outre la recommandation flatteuse figurant sur le bandeau, j'avais été attirée par le sous-titre "Autobiographie d'un grignoteur de livres", idéal pour activer un réflexe pavlovien de bibliophile!

L'histoire nous plonge dans l'univers de Firmin, un rat aux airs de vilain petit canard, laissé pour compte d'une famille de 13 enfants.
Firmin et sa fratrie élisent domicile chez Pembroke Books, une librairie située dans un quartier de Boston où, pour échapper à la faim, tous croquent les pages à pleines dents.
Resté finalement seul dans ce temple dédié aux livres, Firmin se régale du quotidien du libraire Norman Shine.
Un amour vécu en coulisses, c'est bien là le seul trait commun entre Firmin et Rémy de Ratatouille ( ça fait aristo-rat dit comme ça).
Firmin n'a rien d'un personnage de Disney comme le glisse l'auteur :
" La seule littérature que je hais de toute mon âme est la littérature consacrée aux rats, souris comprises. Je méprise ce brave vieux Ratty dans Du vent dans les saules. Je pisse à la raie de Mickey Mouse et Stuart Little. Si affables, si mignons avec leurs petites pattes, ils me restent en travers de la gorge comme de grosses arêtes de poissons." (p.56)
Mais les personnages de Disney sont-ils si innocents dans le fond?
Lui a l'air d'en douter, comme certains ici et .

Firmin prend conscience que ces livres jusque là assimilés à une vulgaire nourriture peuvent aussi alimenter ses pensées et ses rêves.
Loin de verser dans un animalisme à la Orwell, il s'avère sans cesse plus excédé par la bestialité de ses congénères et tente par tous les moyens de communiquer avec les hommes sans rencontrer le moindre succès si ce n'est auprès de Jerry Magoon, un écrivain expérimental et bohème qui loge au-dessus de la librairie.
Les solitudes se rejoignent alors dans une complicité à demi-mots entre l'animal et l'homme.
Malheureusement le petit monde de Firmin finira par s'effriter à l'image des murs de son quartier.
Une fin à la "Fight Club" (ah les Pixies!) avec le phallus en moins (quoique).

J'ai aimé le choix du récit à la première personne qui amorce une connivence entre le personnage et le lecteur et qui laisse penser à une confession, les nombreuses mentions de livres ( bien que pas assez développées selon moi) et la transition assez bien menée par l'auteur pour faire passer Firmin de simple rat à rat civilisé (et non domestiqué comme il le souligne).
Firmin m'a fait penser à un humain prisonnier dans un corps de rat, un personnage au fond dépressif ( les livres et les "Mignonnes" le divertissent, le reste le déprime) qui ne se sent à sa place ni parmi les rats dont il méprise la bassesse ni parmi les humains qui le jugent selon des clichés liés à sa race.
Un portrait en dents de scie d'un personnage à qui la vie offre de petits répits à défaut de grands bonheurs.

Je n'ai pas aimé le début de l'histoire qui annonce très vite la couleur façon Inspecteur Columbo :
" Mais je ne vais pas m'angoisser là-dessus maintenant. J'aurais toujours l'occasion d'angoisser plus tard." (p.18)
" Les bombardements avaient transformé la ville en un champ de ruines, ce à quoi Scollay Square va ressembler dans quelques chapitres." (p.25)
" La créature chétive que j'étais à l'époque n'avait pas la moindre idée des souffrances qui l'attendaient." (p.33)
Globalement, je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans le livre et à éprouver sinon de l'empathie, de la tendresse pour Firmin, peut-être à cause de cette ambivalence qui domine le portrait et qui présente un côté dérangeant.

Un avis "moit-moit" qui présage donc un conseil : soyez rats et gardez vos sous en Poche.

D'autres avis : Mobylivres - La pause lecture - Musarder - Yspaddaden - Vilaine Fifi - L'accro des livres - Clarabel - Miss Orchidée - Happy few

14 août 2009

La maison des lumières - Didier Van Cauwelaert


J'ai achevé ce roman il y a deux mois déjà. Un achat faisant suite à une agréable journée passée à l'inauguration du Musée Magritte à Bruxelles et coupant court à ma résolution de participer même modestement à ce tapage médiatique entourant le peintre et son oeuvre.
S'ajoutait à cela une certaine réticence vis-à-vis de cet auteur qui m'avait tant bouleversée dans les débuts, avec ses personnages extraordinairement ordinaires, attachants, toujours en quête d'un autre ou d'un ailleurs.
A l'aube de mes 18 ans, j'avais eu la chance de tomber sur un prof de français qui, loin de dénigrer les auteurs classiques, encourageait ses élèves à la découverte d'écrivains dont les romans s'inscrivaient dans une réalité plus proche de la leur.
C'est ainsi qu'au hasard d'une liste de lecture et d'un livre choisi uniquement sur base d'un titre, j'ai découvert avec émerveillement " L'Education d'une fée ".
D'année en année, romans après romans, je devenais une lectrice des plus fidèles, attendant avec impatience la sortie du prochain.
Ce n'était pas tant les histoires qui me plaisaient, plutôt cette écriture simple mais traduisant parfaitement des sentiments complexes dans lesquels je finissais par me retrouver d'une manière ou d'une autre.
Mais à grandes attentes, grandes déceptions. C'est ainsi que j'ai décroché à la sortie de "L'Evangile de Jimmy " qui fut suivie de " Cloner le Christ ".
Mais qu'est-ce qu'il me faisait là avec ses élucubrations surnaturelles!

Seconde déception à la lecture de " La nuit dernière au 15ème siècle " dans lequel l'auteur marie ses deux thèmes de prédilection : des histoires d'amour torturées pimentées d'expériences aux frontières du réel.
Comme toujours on y retrouve des anti-héros, des personnages aux professions ordinaires, marqués au fer rouge par l'absence d'une stabilité familiale et en quête d'identité, d'un sens de la vie qui leur échappe.
Mais ce qui me dérange dans les derniers romans de Van Cauwelaert, c'est cette idée récurrente selon laquelle la découverte de la clé, de cette clé qui signe la fin d'un parcours initiatique et fait passer les personnages de victimes à acteurs de leur propre vie, passe irrémédiablement par une expérience mystique.
Qu'il n'y a qu'en cotoyant un monde parallèle, un phénomène inexplicable, une fausse mort qu'on peut vraiment apprécier la vie.

" La maison des lumières " suit la même voie.
L'histoire débute à Venise par une rencontre entre Jérémie Rex, ancienne star de sitcom reconvertie en "intermittent du pain", et Philippe Necker, un illuminé chasseur de fantômes.
Rien ne les rapproche si ce n'est le vécu d'un amour à sens unique qui les rend aussi paumés l'un que l'autre.
Se remémorant la fascination de son ex pour le tableau "L'Empire des Lumières" de Magritte, Jérémie se rend dans un musée de la Cité des Doges et y découvre la célèbre toile.



Il sort alors de son propre corps et intègre durant 4 minutes 30 le tableau dans lequel il revivra les premiers instants vécus avec la femme de sa vie.
Il se met en tête de revivre cette "NDE" (Near Death Experience), à jouer les Dr Spok grâce à l'appui de Philippe Necker et d'une poignée de scientifiques un peu douteux pour finalement attérir à Mantes-la-jolie, à fumer un pétard avec Chico, un chamane qui parle aux plantes.
Il mène l'enquête, continue de creuser jusqu'à réaliser que le sens de sa vie ne se trouve peut-être pas dans ce tableau comme il le pensait.

Pourquoi l'avoir lu malgré tout? Je crois tout simplement que lorsqu'on s'est attaché à un auteur durant de nombreuses années, il est difficile de "décrocher" en éludant cette tentation de lui laisser une dernière chance.
Le début s'annonçait bien mais j'ai vite déchanté avec ces histoires de "NDE" et de "moi superlumineux". Repousser ses limites pour avancer oui mais j'ai sans doute un esprit trop cartésien pour ce genre de lubies.
Sans compter que j'avais constamment en tête ce générique de "X Files" qui perturbait mes tentatives de concentration et a transformé ma lecture en grosse rigolade (ce qui dans le fond n'était peut-être pas plus mal).
Bah voilà, même si je n'ai pas tourné la page concernant les romans précédents de l'auteur, je me dis que pour ceux à venir, ce sera une autre histoire. Pitié pas les vierges qui pleurent du sang!

Pour tout de même finir par une note positive, je pioche quelques idées trouvées dans un article du Télérama Hors- Série consacré à Magritte et intitulé "Le pot(pourri) belge" :

- La Belgique est le seul pays au monde où un ministre parvient à chanter l'hymne national français à défaut de "La Brabançonne" sans qu'il lui soit demandé de démissionner.
Où même un roi a réussi à abdiquer pour une journée afin d'éviter de manifester son désaccord par rapport à la dépénalisation de l'avortement (pour remonter sur le trône dès le lendemain bien entendu).
- Elle est également le seul pays au monde à disposer d'un réseau d'autoroutes visible depuis les satellites et navettes spaciales.
- Les Belges cafouillent dans leur architecture comme dans leur langage. C'est ainsi que pour dire "oui", on dit "non, peut-être!"
- Evidemment, l'allusion à Jean-Claude Van Damme était trop tentante!
" Si tu es perdu dans la forêt et que tu restes immobile pendant deux ans, il va pousser de la mousse sur un côté de tes jambes : c'est le nord!"
Personnellement, je préfère laisser Jean-Claude dans son ouest et continuer d'apprécier "ce plat pays qui est le mien".




D'autres avis : Mille et une pages

13 août 2009

Financiers aux framboises

Légèrement croustillants sur les bords, moelleux à l'intérieur avec ces petits grains de framboise qui craquent sous la dent, MIAM!

Recette ici

L'attrapeur de mots - Jean-François Dumont


Ah il est finalement arrivé celui que j'attendais tant/plus!
J'ai quand même fait une drôle de tête quand j'ai aperçu la mention "dès 4 ans" mais ce n'était rien à côté de la réflexion de "l'aimable" vendeur : "Vos enfants vont adorer!"
J'en ai déduit deux conclusions plutôt antagonistes : soit mes amis me mentent quand ils me disent que j'ai l'air d'avoir encore 15 ans, soit le gars s'est fichu de moi. Bon je préfère ne pas savoir.
Tant de questions sans réponses...Il n'empêche que je suis quand même allée reposer "Mathilda" dans son rayon ( en attendant la prochaine fois/ le congé-maladie dudit vendeur).
Oh et puis zut la régression ça a du bon, surtout dans ce cas-ci :

Vous ne l'avez jamais remarqué, mais il est là derrière vous.
Au moment où vous vous y attendez le moins, il surgit.
D'un geste prompt il le prend au vol,
Et disparaît, l'air de rien.
Et il vous laisse, la bouche ouverte, l'air idiot.
" Zut, mais qu'est-ce que je voulais dire, déjà?"
C'est l'attrapeur de mots
Qui est passé par là.
Mais qui est-il?

Le petit Nicolas discute avec ses amis du match de foot de la récré mais un mot lui échappe, il sait qu'il le connait mais impossible de se le remémorer.
Il remarque alors la présence d'un homme pour le moins étrange et le suit dans la ville.
Qu'y a-t-il au juste dans le sac de cet inconnu? Des milliers de mots saisis au vol!



Extrait :

" Quand les mots sont sortis de la tête, ils ne sont plus à personne.
Ils sont à ceux qui les prennent.
Moi, je les récupère, je les collectionne, les mots qui traînent, les fins mots de l'histoire, les derniers mots, les mots plus hauts que les autres et même les gros mots, s'ils n'écorchent pas trop les oreilles.
On ne sait jamais, ça peut servir."

Un magnifique petit album, poétique à souhait qui, à l'heure où l'image occupe une place prédominante, sensibilisera les petits ( et aussi les moins petits) à la valeur des mots ( et je pèse les miens).

Prochaines acquisitions jeunesse :
- "Le coupeur de mots" (pour changer) de Hans Joachim Schadlich
- "Le Buveur d'Encre" d'Eric Sanvoisin
- "L'Elfe de la rose et autres contes du jardin" de Hans Christian Andersen
- "Matilda" de Roald Dahl
- "Coraline" de Neil Gaiman
- "Le journal d'un chat assassin" de Anne Fine, vivement recommandé par Cécile Qd9

11 août 2009

" Tu es n°1 au hit-parade de mon coeur "

Non je ne compte pas m'étendre sur le succès éclair de Marc Aryan...
Juste évoquer un petit test sympathique trouvé via Facebook : Qui était n°1 au hit-parade le jour de votre naissance?

Mon résultat :

Au hit-parade, c'est "Don't Go" interprété par YAZOO qui est numéro 1 en France.

En Angleterre, "I Don't Wanna Dance" chanté par Eddy Grant est classé meilleure vente de singles.

Et vous?

Coup de pub pour être à la page?

Le souvenir d'un cours de communication stratégique et d'un mémoire sur le co-branding et autres formes d'alliances de marques m'a fait remarquer ceci il y a peu :






















A part une présence plus qu'évidente sur les tables de nos librairies, que peuvent bien partager ces deux livres?
Un bandeau de recommandation qui n'est pas sans rappeler un certain " Calgon est recommandé par les grandes marques ", un exemple parmi d'autres.
Les marques ont ainsi usé (et abusé) de complémentarités d'usage pour vendre leurs produits et se renvoyer mutuellement l'ascenseur. Et ça a marché!
S'agissant de livres, quelle peut bien être la motivation d'un auteur à se porter garant d'un autre?
Un clin d'oeil à sa maison d'édition? Pas dans ces deux cas-ci puisque Baricco navigue entre Gallimard et Albin Michel ( alors que "Firmin" a été traduit chez Actes Sud) et que Gavalda est abonnée chez le Dilettante ( "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" a quant à lui été traduit chez Nil).
Un coup de pub? Certainement. Puisque les mini-biographies, les extraits ou encore les mentions de prix littéraires ne semblent plus autant attirer les lecteurs (Un célèbre libraire français/sosie de Béjart l'évoquait d'ailleurs ici), voilà à présent le nouveau moyen trouvé par les éditeurs pour écouler leurs stocks.
En bonne cordonnière mal chaussée que je suis, j'étais déjà adepte des emballages poilus de la collection Folio Luxe ou des rééditions Poche acidulées et stars des fêtes de fin d'année.




















Rien d'étonnant donc à ce que je succombe cette fois aux deux exemples précités et ce, en grande partie à cause des mentions aguicheuses présentes sur leurs couvertures.



Mais les romans sont-ils à la hauteur de ces élogieux bandeaux?
La vérité est ailleurs, au fil de ces pages qu'il me tarde de découvrir.

9 août 2009

Jours sans faim - Delphine de Vigan


Il serait sans doute légèrement déplacé de ma part de dire que j'ai "dévoré" ce roman en regard du sujet dont il est question ici. Et pourtant.
Plus qu'un nième témoignage sur l'anorexie, " Jours sans faim" évoque le lien tortueux entre le corps et l'esprit au travers du personnage de Laure et de son double schizophrène Leanor.
Pas de détails trash, pas de clichés sous forme de purges à répétition pour ressembler aux squelettes de magazines, Laure veut juste rétrécir, disparaître. Elle a choisi de ne plus manger.
Autour d'elle gravitent démons intérieurs, parents toxiques, patients (le personnage de "la bleue" est particulièrement méprisant) et amis, causes ou remèdes de ce mal-être avant tout intérieur.
Et puis il y a ce médecin doucement impartial en qui Laure placera toute sa confiance et dont elle dira qu'il lui a sauvé la vie.

Deux incohérences tout de même selon moi :
- le médecin qui réussit à la convaincre de se faire hospitaliser sort de je ne sais où : un soir il l'appelle pour lui proposer son aide et elle ne semble pas trouver ça anormal, trop heureuse sans doute que quelqu'un veuille l'aider.
- Laure ne voit aucun psychologue durant ses 3 mois passés à l'hôpital. Non pas qu'un compte-rendu psy soit indispensable à la compréhension de la détresse du personnage mais quand on sait à quel point l'esprit peut influencer le corps dans ce genre de maladies, la présence d'un psy dans l'histoire me semblait tout de même indispensable voire logique.

Cela dit, ces deux détails n'enlèvent rien à l'histoire ni à la capacité de l'auteur d'illustrer avec justesse la palette de sentiments souvent contradictoires qui sied à l'anorexie mentale et aux troubles des comportements alimentaires en général.

8 août 2009

Un peu, bocaux, pas du tout

Ce n'est pas un secret, je n'aime pas les insectes, surtout les machins qui volent ( les rampants me dérangent moins).
Je sais qu'ils sont utiles pour des tas de raisons, l'écosystème tout ça tout ça. Je n'écrase pas les "bêtes à bon dieu", je m'extasie de temps à autre à la vue d'un papillon, d'une libellule ou encore d'une jolie toile d'araignée en plein soleil (voire d'une colonie de fourmis en plein labeur) mais ça s'arrête là.
Chacun chez soi, voilà pourquoi je ne lirai pas ce roman :


Mouches, moustiques, scarabées, papillons, guêpes et abeilles sont les héros du dernier roman de Dom Dayau. Non, vous ne rêvez pas ! Les diptères et autres coléoptères sont bien au centre de l'intrigue de « Serial piqueur », le premier roman d'une série de polars entomologiques.

L'histoire est celle d'une équipe de spécialistes des insectes qui apporte son concours à des enquêtes policières. Une sorte d'experts des petites bêtes. Des petites bêtes qui peuvent se révéler très utiles.


Personnellement, j'ai eu mon compte avec Gil Grissom, plus de bestioles chez moi ( pas même ces prétendues guêpes qui envahissent l'ULB et ses alentours...heu elles sont où vous dites?)



7 août 2009

Bookwall

Ca y est, j'ai trouvé mes caisses/cageots à vin!
L'épopée fut assez laborieuse mais quand je vois le résultat je ne regrette pas!
Petit retour en arrière :
Moi : Dis, tu ne sais pas où je pourrais trouver des caisses à vin?
Sam : J'ai vu que la fleuriste de la Place de la petite Suisse liquidait son magasin, il y a des caisses en vitrine, peut-être qu'elle veut s'en débarrasser.

Et me voilà en route! Personne au magasin mais un numéro de gsm. Coup de fil. La locataire est justement sur place dans une heure. Je réserve 5 caisses ( nombre choisi complètement au pif).
Voilà dans une heure je les ai.
Ah merde, comment les ramener? Aurai-je assez avec 5?
Eureka! Fastoche! Je vais les transporter en caddie! Bon ben dans ce cas-là j'en prendrai 8 dit-elle d'un enthousiasme débordant ( et en ayant choisi le 8 à nouveau au pif).
18h. J'affone 3 verres d'eau en prévision du soleil de plomb et me mets en route.
Arrivée au cimetière d'Ixelles pour attraper "une camionnette à pièce", je croise les Flamingos.
Juste le temps de dire " haha c'est marrant on est tous habillés en turquoise" et " j'espère que les gens ne vont pas me balancer des pièces pour pouvoir décorer "ma future maison"" et me voilà repartie.

Première surprise : je ne sais mettre que 4 caisses dans le caddie ( damn it!) La fleuriste avec une jambe dans le plâtre voudrait bien m'aider mais ne peut point ( de suture oblige).
Pas grave, je suis tellement contente de les avoir trouvées, il fait beau, je survivrai.

Deuxième surprise : le chemin jusqu'à chez moi est semé de pavés qui, en plus de me tuer les mains, font un bruit de dingue qui emmerde les gens aux terrasses des cafés.
Un type me demande ce que je compte faire de "ces caisses à patates", je lui réponds que "c'est pour faire une sculpture qui sera exposée au Cinquentenaire dans le cadre d'une expo sur Christophe Colomb" ^^
Là je me dis " second round, évite la chaussée de Boendael et prends directement l'avenue Buyl, y a pas de terrasses".

Premier dépôt chez moi, ouf et de 4! Me reste plus que...un aller retour, ramener le caddie et revenir. Merde je ne suis même pas à mi-chemin et déjà au bout de ma vie!
Allez go, retour au magasin, arrivée dans l'avenue Buyl et là...je me dis que j'ai déjà fait pas mal d'erreurs de jugement dans ma vie et que celle-là risque de me coûter :
- la réparation d'une portière de bagnole
- une, deux ou trois vitrines de magasin (selon l'étendue des dégâts)
- un bras, une jambe, deux bras, deux jambes, des pouces, des mains voire mon corps tout entier
- un bras, une jambe, deux bras, deux jambes, des pouces, des mains voire tous les corps de l'attroupement d'enfants qui s'approche dangereusement de ma charriotte

Et là je pense Dexter...ité. Allez je me "lance". Pour tenter d'imager un peu la chose, je dirais que cette expérience fut comparable à celle du petit train à Walibi/Disney, quand on est en haut de la montée et que ça fait clac clac clac dans la descente.

Bref, finalement personne n'est mort, 1h20 de sueur et un résultat très sympa :



Il ne me reste plus qu'à trouver quoi faire de mes anciennes caisses à vin rouges et à expliquer au chat qu'une bibliothèque n'est pas un arbre à grimpette.

Tant que j'y suis, le relooking du haut :


Nième preuve de mon grand talent de photographe...^^
Les coquelicots donnent mieux en vrai, si si! Et la "JONISK" aussi (merci Ikea pour ce magnifique nom de lampe).

5 août 2009

Happy endings

Hier soir, alors que je cherchais désespérément un film (sur un site tout à fait légal...) sans trouver mon bonheur ( "La nuit des loosers vivants" me paraissant bof bof^^), je me suis laissée tenter par "Happy endings" sans aller consulter au préalable le résumé du film et sans profonde conviction.

Le moins que je puisse dire est que je n'ai vraiment pas été déçue!
Le film s'ouvre sur une scène montrant Mamie (alias Lisa Kudrow alias ex-Phoebe) qui se fait renverser par une voiture. Là je me suis dit " hé merde, ce truc va virer au drame".
Et l'instant d'après, un commentaire vient s'ajouter en marge : " No, she's not dead. No one dies in this movie, not on-screen. It's a comedy, sort of".
Pas de doute, il s'agit bien d'une comédie dramatique avec son lot de destins croisés et de mésaventures, la vie quoi.
Ce que j'ai trouvé original, ce sont les commentaires apparaissant régulièrement en marge et qui étaient là pour donner des détails qui ne sont pas donnés par l'image mais aussi parfois pour casser le côté dramatique.
Exemple : " When you're a gay man, it's hard to feel bad about yourself when a urologist says, "Yeah, I pick you".

Ce film était donc une agréable surprise :)

La triste fin du petit enfant huître et autres histoires - Tim Burton


Quand je pense que j'ai passé 12 ans dans l'ignorance de l'existence de ce bouquin! "Mieux vaut tard que jamais" semble être mon nouveau mot d'ordre :)
Bien que ce petit bijou d'humour noir ait principalement trait aux enfants, il ne devrait pas trouver sa place dans les étagères des bambins ( à moins qu'un parent ne veuille faire passer un message du genre " tu vois ce qui va t'arriver si t'es pas sage", auquel cas l'enfant visé en restera traumatisé...à vie).
L'édition 10/18 présente l'avantage d'offrir les histoires en deux langues (anglais d'un côté-français de l'autre) ce qui permet de voir les efforts du traducteur pour maintenir l'esprit macabre de l'auteur (parfois au détriment de la poésie malheureusement) :


En anglais :
" The Boy with Nails in His Eyes
put up his aluminum tree.
It looked pretty strange
because he couldn't really see.






Les dessins ont tous été réalisés par Tim Burton




Toutes les histoires partagent le gôut prononcé de Tim Burton pour les personnages hors du commun, choisis pour illustrer la marginalité et la cruauté des adultes face à la différence.
Outre "L'enfant avec des clous dans les yeux", j'ai été secouée par cette histoire :


Un bref récit des aventures d'une femme-poisson-pas-sirène qui met au monde un enfant en métal qui reste accroché à elle par un cordon ombilical constitué d'une chaîne.
L'histoire se termine mal (sans blague) puisque son "boulet" de fils finira par entraîner sa mère dans les profondeurs de l'océan...








Dans le même genre : "La Gambas" de Thomas Gunzig en écoute libre sur Radiolivres.

D'autres avis : Sous le feuillage

4 août 2009

La grande fabrique de mots - V.Docampo&A.de Lestrade


Je ne craque pas souvent sur un livre pour enfants mais celui-là est un vrai coup de coeur!

" Il existe un pays où les gens ne parlent presque pas.
Dans cet étrange pays, il faut acheter les mots et les avaler pour pouvoir les prononcer.
Le petit Philéas a besoin de mots pour ouvrir son coeur à la jolie Cybelle.
Mais comment faire? Car, pour tout ce qu'il a envie de dire à Cybelle, il y en a pour une fortune..."






2 août 2009

Rencontre avec J.K Rowling - Lindsay Fraser

Nous sommes en mai 2000, J.K Rowling vient d'achever le 4ème tome de son heptologie.
Ce qu'on apprend sur l'auteur dans cet interview :
- elle mangeait de la pâte à modeler au moment où sa soeur est née
- Ernie et Stanley ( conducteur et contrôleur du Magicobus) sont les prénoms de ses grand-pères
- Elle a eu deux chiens (Panpan et Misty), 2 cochons d'inde (gobés par un renard) et un poisson tropical
- Elle avait peur de l'école et de certains profs dont un qui la tyrannisait particulièrement ( représenté en la personne de Severus Rogue)
- L'une de ses institutrices plaçait les élèves en fonction de leur intelligence (tiens tiens ça me rappelle quelque chose)
- Ron Weasley est en partie inspiré d'un ami à elle qui conduisait une Ford Anglia turquoize ( exactement la même que celle qui vient délivrer Ron et Harry, ah ben oui la DeLorean et la Pontiac Firebird étaient déjà prises...)
- elle adore les Bloody Mary
- elle n'aime pas trop la poésie
- elle est obsédée par les livres sur les Kennedy
- elle rêve de pouvoir faire un solo de guitare électrique
- Poudlard ne s'inspire d'aucun chateau existant
- elle aime se promener dans les cimetières pour trouver les noms de ses personnages
- L'idée de la saga Harry Potter lui est venue dans le train la ramenant à Londres, elle savait d'emblée qu'elle comporterait 7 tomes
- Elle a mis un an pour trouver un éditeur
- Sa première lettre de fan débutait par "cher monsieur..."

Voilà, à quelques détails près, ce qu'on trouve dans l'interview...

Pour ce qui est du dernier film, je l'ai trouvé aussi sombre que le précédent ( mais c'est l'histoire qui veut ça).
On m'a aussi fait remarquer le manque d'explications sur les horcruxes au profit d'une trop longue attention sur l'amourette Ron-Hermione. C'est pas faux.
"Harry Potter et les Reliques de la Mort" achevant la saga sera divisé en deux épisodes (diffusés respectivement en novembre 2010 et juillet 2011).
Patience donc.

1 août 2009

Conseils aux jeunes littérateurs - Charles Baudelaire

" Fais ce que je dis et pas ce que je fais" chantait Johnny...
C'est dans ce ton là que s'adresse Baudelaire aux jeunes vermisseaux scrivaillons.
A l'époque, le poète n'a que 26 ans et un succès encore hésitant.
Substantiellement ça donne :

1) Du bonheur et du guignon dans les débuts
: avoir la niak.

2) Des salaires : être conscient de sa valeur.

3) Des sympathies et des antipathies : aimer son prochain. " La haine est une liqueur précieuse, un poison plus cher que celui des Borgia, car il est fait avec notre sang, notre santé, notre sommeil et les deux tiers de notre amour! Il faut en être avare!"

4) De l'éreintage : si tu veux critiquer, fais le bien.

5) Des méthodes de composition : produire et y aller cash ( on dirait que c'est toujours d'actualité...).
" Aujourd'hui, il faut produire beaucoup; il faut donc aller vite; il faut donc se hâter lentement; il faut donc que tous les coups portent, et que pas une touche ne soit inutile.
Pour écrire vite, il faut avoir beaucoup pensé, avoir trimbalé un sujet avec soi, à la promenade, au bain, au restaurant, et presque chez sa maîtresse ( quel coquin ce Charles^^).
E.Delacroix me disait un jour " L'art est une chose si idéale, si fugitive, que les outils ne sont jamais assez propres, ni les moyens assez expéditifs".
Il en est de même pour la littérature; je ne suis donc pas partisan de la rature; elle trouble le miroir de la pensée."

6) Du travail journalier et de l'inspiration : écrire tous les jours.

7) De la poésie : s'adonner à l'art de la poésie.
" La poésie est un des arts qui rapportent le plus (...) je défie les envieux de me citer de bons vers qui aient ruiné un éditeur".
On en est loin...Moi je défie les contemporains de me citer de bons vers qui aient donné envie à un éditeur de les publier.

8) Des créanciers : éviter de contracter des dettes.

9) Des maîtresses : éviter les femmes dangereuses à savoir les femmes honnêtes, les femmes de lettres et les actrices. Préférer les femmes bêtes (et voilà comment Charles contracta la syphilis, end.)

Ce condensé de 25 pages s'achève sur ce passage de Paule Constant : " Tous les jeunes écrivains doivent savoir qu'ils ne s'en sortiront jamais, que la littérature qu'ils ont embrassée les perdra, et partout où ils seront forcés de passer - éditeurs, critiques, lecteurs et même amis de coeur-, on leur réclamera à l'octroi une livre de chair. A ce tarif, ils ne gagneront la gloire qu'au prix de la mort."

Sur cette note optimiste je retourne au paragraphe 1 : avoir la niak...

Une idée derrière la tête?

Qui sait un jour je serai publiée chez...Ikea :)