2 septembre 2009

Parfois je ris tout seul - Jean-Paul Dubois


D'après ce que j'ai pu découvrir à gauche et à droite sur Jean-Paul Dubois, j'aurais du commencer par lire "Une vie française" ou tout autre autre opus de l'auteur pour pouvoir mesurer son écriture.
Le hasard et la lecture de quelques blogs enthousiastes ont voulu que je commence mon initiation par "Parfois je ris tout seul".
Ce court ouvrage se compose d'anecdotes issues du quotidien. Parents, femme, enfants, maîtresses, sport : Jean-Paul Dubois évoque de brefs instants de vie avec pour apparente ligne directrice cette "politesse du désespoir" évoquée par Boris Vian.
On le range souvent à côté de Pierre Desproges ou de Jean-Louis Fournier, aussi m'attendais-je à rire de bon coeur.
Ce ne fut pas vraiment le cas. Non pas que l'ennui m'ait fait reposer le livre, j'ai bien souri à la lecture de quelques histoires mais globalement, j'ai trouvé le contenu plutôt lourd (ou trop léger, tout dépend de quel point de vue on se place).
Pourtant je suis du genre à penser et à dire qu'on ne rit jamais assez, de soi, des autres, de tout ce qui nous entoure.
Certaines anecdotes sont à la limite de la vulgarité mais ça n'est pas tant cet aspect qui fut la cause de mon désenchantement.
En fait je n'ai simplement pas trouvé ces histoires drôles. Une souris dont on arrache la tête avec les dents ou un chien qu'on frappe, l'épouse tout juste violée qu'on délaisse l'instant d'après pour voir le foot, le frère dont on a honte parce qu'il a perdu un bras à la guerre : rien qui n'ait suscité l'hilarité.
Des historiettes déjà lues ou entendues dans la bouche de piliers de bars après quelques chopes et qui n'ont pas réussi à rencontrer mon sens de l'humour visiblement trop sobre.

Une exception (et une idée pour un prochain message sur répondeur) :

" Loups
A chaque fois que j'appelais chez elle, je tombais sur son répondeur. Un jour, sachant qu'elle était dans son appartement, je lui ai laissé ce message : " Je suis devant un téléphone cerné par les loups. Il y en a au moins douze. Sachant que je mesure un mètre quatre-vingt-deux et qu'un loup dévore quinze centimètres d'homme à la minute, tu as exactement douze minutes pour me rappeler."
J'ai attendu une heure devant le combiné. Et puis je me suis rendu compte que j'avais oublié de lui donner mon numéro. Faut dire qu'avec tous ces loups autour, je n'avais pas toute ma tête." p.17

D'autres avis : CécileQD9 - Clarabel

4 commentaires:

  1. je ne crois pas du tout que c'est supposé être drôle... C'est à mon avis typiquement le genre de livre qui entend déclancher des sourires francs ou jaunes ou amers selon les cas.
    Quant à la vulgarité que tu évoques, je ne l'ai pas du tout ressentie.

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  2. dommage que tu mettes un lien vers amazon plutôt que vers une critique...

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  3. Justement, j'en veux à la quatrième de couverture qui ne reflète selon moi pas du tout le ton général du livre : elle mentionne l'électricien qui perd son travail à cause de fous rires,une femme qui renonce à coucher avec un ouvrier de peur de salir son tailleur, l'écrivain qui casse son siège à chaque fin de roman.
    On est loin des exemples cités dans mon billet.
    Si l'éditeur avait écrit " Une femme tout juste violée est délaissée par son mari pour un match de foot ou un homme a honte de son frère qui a perdu un bras durant la guerre" par exemple, je serais partie d'une toute autre idée en abordant le livre.
    Il est vrai que l'éditeur parle d'instantanés féroces mais il dit aussi qu'ils sont extrêmement drôles.
    Problème d'apriori au départ donc. En ce qui concerne la vulgarité, j'aurais sans doute du préciser que j'avais utilisé ce mot dans son second sens. Je ne désignais pas le côté grossier mais plutôt la façon ordinaire, lourde de traiter des sujets délicats pour la plupart.
    J'ai toujours préféré qu'un auteur fasse passer des messages, tourne les choses de manière à ce qu'il n'ait pas besoin de les dire.
    Or chaque fin d'histoire se présentait comme si l'auteur voulait préciser, dressait une conclusion "au cas où tout le monde n'avait pas compris", ce que j'ai trouvé plutôt lourd.
    Pour les liens, ils sont pratiquement toujours placés vers Amazon mais seulement pour les livres que je n'ai pas lu car je trouve illogique d'orienter vers des critiques concernant des bouquins dont j'ignore tout.
    Par contre, concernant les livres lus,les critiques d'autres blogueurs sont toujours placées à la fin, c'est la seule once de structure présente dans mes billets d'ailleurs ;)

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  4. Je comprends ton point de vue sans le partager.
    Pour le reste, c'est juste que j'ai un gros a priori personnel contre l'achat de livres en lignes en général et Amazon en particulier...

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