29 janvier 2012

Le dîner - Herman Koch


Publié en 2009 et traduit en français l'année dernière, "Le dîner" est un roman de l'écrivain néerlandais Herman Koch.

Paul et son frère Serge dînent dans un restaurant guindé en compagnie de leurs femmes.
Une soirée normale en famille, entre gens bien sous tous rapports qui ne peuvent pas se sentir mais ont néanmoins la courtoisie de pouvoir se tenir à table, se dit-on.
Après avoir traversé l'apéritif et l'entrée en ayant épuisé tous les sujets bateau qu'il est possible d'évoquer à ce genre d'occasion, tous les 4 doivent bien se rendre à l'évidence : ce qui les réunit dans ce restaurant n'est certainement pas l'envie commune de goûter à la haute gastronomie de l'établissement.
Leurs enfants se sont rendus coupables d'un acte grave et l'heure est venue d'en débattre et de laver son linge sale en famille.
" Si je devais donner une définition du bonheur, ce serait celle-ci : le bonheur se satisfait de lui-même, il n'a pas besoin de témoin. " Toutes les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon", dit la première phrase d'Anna Karénine, de Tolstoï.
Je me contenterai tout au plus d'y ajouter que les familles malheureuses - et au sein de ces familles en premier lieu les couples malheureux - n'y parviennent jamais seules.
Plus il y a de témoins, mieux cela vaut. Le malheur est toujours en quête de compagnie.
Le malheur ne peut supporter le silence - et encore moins les silences gênés qui s'installent lorsqu'il se retrouve seul.
Aussi nous sommes-nous souri, Claire et moi, dans le café quand on nous a servi nos bières, sachant que bientôt nous allions passer toute une soirée en compagnie des Lohman : nous vivions le plus beau moment de la soirée, tout n'irait par la suite que de mal en pis." p.14

Les nombreux avis élogieux sur ce roman ont fini par me mettre en appétit. Aussitôt attablée, je n'ai pu être rassasiée avant d'avoir goûté tout le menu.
L'apéritif et l'entrée furent en tous points délicieux. Paul, le narrateur, verse allègrement dans la raillerie, critiquant tout et tout le monde, particulièrement son frère Serge.
Loin de le trouver agaçant, je me suis attachée à cet homme simple et honnête, beaucoup moins à Serge qui brigue le poste de Premier Ministre des Pays-Bas et qui, à travers le regard de Paul, apparaît comme un hypocrite de première.
Si l'ambiance se veut tendue dès le départ, on est loin de soupçonner le tournant à venir.
C'est à l'arrivée du plat de résistance que les choses se corsent. Le rire fait soudainement place à la consternation alors que les masques tombent et que la moralité des uns et des autres se révèle au grand jour !
Si Serge et sa femme Babette affichent dès le départ leurs désaccords, le couple formé par Paul et Claire bénéficie d'une complicité silencieuse d'un bout à l'autre du récit.
Paul témoigne du soutien indéfectible de sa femme, des épreuves que leur famille a traversées et qui les ont amené à se serrer les coudes.
Racontant certains épisodes peu reluisants de sa vie attestant de son étrange rapport aux autres, il occulte volontiers certains détails qui selon lui sont dénués d'importance mais dont l'absence dévoile son obsession à vouloir maintenir l'illusion d'une famille heureuse.
Car tel est bien l'enjeu de ce dîner particulier : sauver les apparences, peu importe l'ampleur du délit commis par les enfants, puisqu'on semble ici prôner une hiérarchie de droits, le plus faible étant naturellement soumis à la loi du plus fort.

Comme il fut frustrant de ne pas pouvoir mettre son grain de sel dans ce dîner !
Heureusement que l'auteur joue le rôle de dénonciateur en laissant poindre dans son récit une aversion pour cette bourgeoisie névrosée qui se trompe de débat, incapable de distinguer le bien du mal et d'autant plus mal placée que pour inculquer des principes moraux et encourager ses enfants à faire face à leurs responsabilités.

"Le dîner" est un roman brillant de par sa construction. Les chapitres, revêtant chacun une étape du repas (apéritif, entrée, plat,...) coïncident parfaitement avec la progression de l'histoire.
Si l'humour est certes présent à tous les stades du repas, celui-ci prend une tournure plus amère une fois que l'intrigue se met en place.
Mélange savoureux de peinture sociale, de suspense psychologique et de roman noir, "Le dîner" ne vous laissera pas sur votre faim :)


D'autres avis : Ys - Mango - Niki - Clara - Chaplum - Liliba - Amanda Meyre - Cunéipage - Sandrine - Alex Mots à Mots

24 janvier 2012

Sur la plage de Chesil - Ian McEwan


Publié en 2007 et traduit en français en 2008, "Sur la plage de Chesil" est un roman de l'écrivain anglais Ian McEwan, notamment auteur des romans "Expiation", "L'enfant volé", "Délire d'amour" ou encore du recueil "Psychopolis et autres nouvelles".

Angleterre, 1962. A 22 ans, Edward et Florence s'apprêtent tous deux à perdre leur virginité au cours de leur nuit de noces.
Mais à l'issue du repas, alors que le jeune marié trépigne d'impatience à l'idée de consommer son mariage, Florence, elle, commence à réaliser tout ce qu'implique un engagement "corps et âme"...

" C'était encore l'époque - elle se terminerait vers la fin de cette illustre décennie - où le fait d'être jeune représentait un handicap social, une preuve d'insignifiance, une maladie vaguement honteuse dont le mariage était le premier remède.
Presque inconnus l'un de l'autre, ils atteignaient, étrangement réunis, un des sommets de leur existence, ravis que leur nouveau statut promette de les hisser hors de leur interminable jeunesse - Edward et Florence, enfin libres !
Un de leurs sujets de conversation favoris était leur enfance, moins ses plaisirs que le brouillard de préjugés comiques dont ils émergeaient, ou que les diverses erreurs de leurs parents et leurs pratiques d'un autre âge, qu'ils trouvaient désormais pardonnables." p.14

Au commencement de ce roman, je me suis demandée si cette union ne flairait pas simplement le mariage arrangé.
Or il apparaît que ces deux jeunes gens tiennent l'un à l'autre, malgré un manque évident d'intérêts communs.
Tandis qu'Edward fréquente assidûment les pubs et la bibliothèque du British Museum, toujours fourré dans ses livres d'histoire, Florence ne jure que par les réunions entre copines mais surtout par la musique et les concerts donnés au Wigmore Hall, nourrissant l'ambition tenace d'apparaître un jour sur cette scène en tant que première violoncelliste.
Ce qui réunit ces deux jeunes mariés réside sans doute plus dans cette vision idyllique de l'amour comme dans cette même envie de quitter le monde de l'enfance pour rentrer de plein pied dans cette promesse de liberté que représente pour eux la vie adulte.
Malheureusement, leur manque de communication et leur naïveté maladroite vont quelque peu entraver leur vision du bonheur conjugal.
Le silence pèse dans cette chambre d'hôtel, véritable carcan à l'image d'une société conventionnelle qui emprisonne la jeunesse plus qu'elle ne contribue à son épanouissement. Bientôt la tension et la frustration augmentent chez l'un comme chez l'autre.
Si elle aime sincèrement Edward, Florence n'ose pas lui faire part de sa répulsion physique vis-à-vis de tout ce qui touche à la sexualité.

" Coucher avec Edward ne pouvait en aucun cas représenter le comble du bonheur, c'était le prix à payer pour mériter ce bonheur." p.16

Par peur de le décevoir et de ne pas répondre au devoir conjugal, elle essaie de sauver les apparences comme elle peut jusqu'à ce qu'arrive l'inévitable accident qui les conduira tous deux sur la plage de Chésil, où pour la première fois ils se parleront à coeur ouvert.

" Il avait beau aimer Florence, il aurait voulu la secouer pour la réveiller, la gifler pour la libérer de cette raideur de violoncelliste devant son pupitre, de ces convenances qui prévalaient dans les quartiers du nord d'Oxford, et lui montrer combien c'était simple : une sensualité et une liberté sans limites étaient là, à leur portée, avec la bénédiction du pasteur, en prime - "Je t'appartiendrai corps et âme" -, une liberté coquine de membres dénudés, qui se dressait dans son imaginaire telle une vaste cathédrale aérienne, peut-être en ruine, sans toit, aux voûtes à ciel ouvert, où ils s'élèveraient en apesanteur étroitement enlacés, jouiraient l'un de l'autre et se noieraient, haletants, dans les vagues d'une extase insouciante.
Oui, c'était tellement simple ! Pourquoi n'étaient-ils pas là-haut à cet instant précis, au lieu de rester assis sur ce lit à refouler toutes ces choses dont ils ne savaient comment parler ou qu'ils n'osaient pas faire ?
Qu'est-ce qui les arrêtait donc ? Leur personnalité et leur passé, leur ignorance et leur peur, leur timidité, leur pruderie, leur manque d'aisance, d'expérience ou de naturel, vestige des interdits religieux, leur anglicité, leur classe sociale, et même le poids de l'Histoire. Trois fois rien." p.90

Véritable huis-clos prenant place dans une Angleterre encore rigide et vierge de toute révolution sexuelle, "Sur la plage de Chesil" est un roman prenant de par la tension palpable qui y règne d'un bout à l'autre.
Ian McEwan parvient admirablement bien à se glisser tour à tour dans la peau de ses personnages qui de nos jours feraient davantage penser à des adolescents qu'à des adultes éclairés.
Abordant de front les sujets de l'intimité impossible, de la désillusion, de la culpabilité, de la pression et du manque de liberté exercés par une époque où l'on se marie sans vraiment se connaître, où le sexe demeure tabou et envisageable qu'à l'issue d'un bon mariage, il signe ici un roman psychologique amer, désespéré, et par ailleurs fort réussi.

Une lecture qui m'a réconciliée avec l'auteur !

D'autres avis : Chaplum - Clara - Amanda Meyre - Canel - Keisha - Jules - Kathel

22 janvier 2012

Tag Etre ses livres

Taguée par Emmyne, je me livre volontiers à ce petit exercice qui consiste à se définir au travers de questions dont les réponses reflètent des titres de livres lus.
Attention, les réponses données ne correspondent pas forcément à mes coups de coeur littéraires ni au contenu des livres cités, seuls les titres comptent :)

1) Décris-toi
La Dame pâle - Alexandre Dumas

2) Comment te sens-tu ?
24h d'une femme sensible - Constance de Salm

3) Décris là où tu vis actuellement
La maison aux souvenirs - Nora Roberts

4) Si tu pouvais aller n'importe où, où irais-tu ?
Et devant moi, le monde - Joyce Maynard

5) Ton/ta meilleur(e) ami(e) est
Le confident - Hélène Grémillon

6) Toi et tes amis vous êtes
Ce qui nous lie... - Gaëlle Pingault

7) Comment est le temps ?
La pluie, avant qu'elle tombe - Jonathan Coe

8) Ton moment préféré de la journée
Bouquiner - Annie FrançoisLien
9) Ton animal préféré
Allumer le chat - Barbara Constantine

10) Ton moyen de transport préféré
Les merveilleux nuages - Françoise Sagan

11) Ta passion
La Reine des lectrices - Alan Bennett

12) Le défaut qui t'horripile le plus
L'âge des méchancetés - Fumio Niwa

13) Le métier qui te fait rêver
La femme auteure - Madame de Genlis

14) Ton histoire d'amour
Je suis l'Homme le plus beau du monde - Cyril Massarotto

15) Qu'est-ce que la vie pour toi en ce moment ?
Les nourritures terrestres - André Gide

16) Ta peur
Des bleus à l'âme - Françoise Sagan

17) Quel est le meilleur conseil que tu aies à donner ?
J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger - Paul Marchand

18) Pensée du jour
Ainsi rêvent les femmes - Kathrine Kressman Taylor

19) Comment aimerais-tu mourir ?
Les Belles Endormies - Yasunari Kawabata

20) La condition actuelle de ton âme
Le prince heureux - Oscar Wilde

21) Ton rêve le plus cher
Papier machine - Corinne Roche

Je passe le relais à Clara et Lili Galipette si elles le veulent bien :)

21 janvier 2012

Ru - Kim Thuy


Publié en 2009, "Ru" est le premier roman de l'écrivaine québecoise d'origine vietnamienne Kim Thuy.

A l'âge de 10 ans, l'auteure s'est vue contrainte de quitter son pays, le Vietnam, avec une partie de sa famille et quelques 2000 autres "boat people". Avant de rejoindre le Québec, ces hommes et ces femmes échouent en Malaisie, dans un camp de réfugiés à l'espace limité et aux conditions sanitaires plus que douteuses.
Kim Thuy évoque la misère et l'arrivée des communistes sur sa terre natale, la débrouillardise de chacun mais aussi la solidarité pour pouvoir survivre.
Peu importe la dureté de son climat, l'auteure salue la générosité de sa terre d'accueil et de son peuple qui lui ont offert à elle et ses proches un nouveau départ et une indépendance auxquels ils ne pensaient plus pouvoir prétendre.

" Je crois que la guerre et la paix sont en fait des amies et qu'elles se moquent de nous.
Elles nous traitent en ennemis quand ça leur plaît, comme ça leur convient, sans se soucier de la définition ou du rôle que nous leur donnons. Il ne faut donc peut-être pas se fier à l'apparence de l'une ou de l'autre pour choisir la direction de notre regard. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui ont pu préserver leur regard, peu importe la couleur du temps, du moment.
(...) La vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite." p.22

"Ru" apparaît comme une histoire de départ, de sacrifices et de rencontres.
Kim Thuy raconte les difficultés et la peur de l'exil vers une terre promise qui demeure inconnue et le sentiment de déracinement du au manque de repères face à une culture diamétralement opposée.
Le rapport à la famille et à la maternité est également très présent dans ces lignes. Si l'auteure affiche un certain détachement pour les choses matérielles et l'amour d'un seul homme, elle laisse entrevoir un lien très fort avec ses parents, ses oncles, ses tantes et ses deux fils dont elle prépare l'avenir en leur inculquant les notions de vie simple et de partage.
" J'avais oublié que l'amour vient de la tête et non pas du coeur. De tout le corps, seule la tête importe.
Il suffit de toucher la tête d'un Vietnamien pour l'insulter, non seulement lui mais tout son arbre généalogique. C'est ainsi qu'un timide Vietnamien de huit ans s'est transformé en tigre furieux quand son coéquipier québecois a frotté le dessus de sa tête pour le féliciter d'avoir attrapé son premier ballon de football.
Si une marque d'affection peut parfois être comprise comme une offense, peut-être que le geste d'aimer n'est pas universel : il doit aussi être traduit d'une langue à l'autre, il doit être appris.
Dans le cas du vietnamien, il est possible de classifier, de quantifier le geste d'aimer par des mots spécifiques : aimer par goût (thich), aimer sans être amoureux (thuong), aimer amoureusement (yeu), aimer avec ivresse (me), aimer aveuglément (mu quang), aimer par gratitude (tinh nghia).
Il est donc impossible d'aimer tout court, d'aimer sans sa tête.
J'ai de la chance d'avoir appris à savourer le plaisir de lover ma tête dans le creux d'une main, et mes parents ont de la chance de pouvoir capter l'amour de mes enfants quand ces derniers leur donnent des baisers dans les cheveux, spontanément, sans protocole, pendant une session de chatouilles au lit.
Moi, j'ai touché la tête de mon père une seule fois. Il m'avait ordonné de m'appuyer sur lui pour sauter par-dessus la rampe du bateau." p.102

Au récit de sa propre histoire, l'auteure mêle des témoignages d'autres Vietnamiens qui comme elle ont connu l'horreur de la guerre et en ont gardé des séquelles ou qui au contraire se sont sacrifiés pour que d'autres puissent aspirer au "rêve américain".

Le schéma narratif de ce roman est particulièrement intéressant. Dépourvu de chapitrage et ménageant de larges espaces entre chaque bloc de phrases, il évoque cette mémoire qui vous prend par surprise, par flash-backs, le dépaysement, la difficulté de composer avec des réalités présentes et passées, de passer d'une culture à une autre tout en gardant son identité.
Chaque histoire semble se clore sur elle-même avant de se prolonger quelques pages plus loin.
Aussi, bien que le roman parte un peu dans tous les sens, je ne me suis pas sentie perdue pour autant.
Pour ne rien gâcher, l'écriture sensible et pudique de ce roman est magnifique ! J'étais d'autant plus impressionnée quand j'ai appris que Kim Thuy avait écrit ce premier roman en français.
Malgré la dureté des histoires rencontrées, le ton ne se veut en rien misérabiliste. Ici la douleur se devine plus qu'elle ne s'expose et il se dégage finalement de ce roman un puissant hymne à la liberté.
Un coup de coeur pour 2012 et pas des moindres, youhou !


D'autres avis : Kathel - Keisha - Jules - Val - Mango - Choco - Cathulu

17 janvier 2012

La troisième Miss Symons - Flora M. Mayor


Publié en 1913 et traduit en français en 2009, "La troisième Miss Symons" est un roman de l'écrivaine britannique Flora M.Mayor.

Cinquième enfant d'une famille nombreuse, Henrietta Symons ne peut compter sur l'attention de ses parents comme de ses frères et soeurs.
Sans cesse mise à l'écart, elle tente malgré tout de se faire aimer, sans succès. La constante indifférence dont elle fait l'objet ne fait qu'exacerber son tempérament irascible et la jeune fille devenue femme traverse les années à tâtons, multipliant les voyages à l'étranger, les collections en tous genres, les occupations pour autant que son investissement soit minime.
Tout est bon pourvu qu'elle parvienne à combler ce vide affectif qui la poursuit depuis l'enfance.

C'est grâce à Manu que j'ai pu découvrir ce court roman victorien qui brosse le portrait d'une mal-aimée qui, il faut bien le dire, n'a pas grand chose pour elle si ce n'est un sens aigu de l'organisation et le caractère autoritaire qui l'accompagne.
Pas vraiment belle ni intelligente, elle se trouve en plus affublée d'un caractère difficile qui a tôt fait d'éloigner toutes les personnes croisées sur son passage.
L'auteure donne le ton dès les premières lignes et si Henrietta suscite la sympathie de prime abord, elle inspire au mieux de la pitié, au pire de l'antipathie dans les dernières.
Si ses caprices et ses accès de colère lui sont volontiers pardonnés durant sa jeunesse alors qu'elle essuie plusieurs déceptions amicales et sentimentales, on s'attend néanmoins à ce que la maturité lui offre une chance d'adoucir son caractère.
Financièrement à l'abri grâce à la fortune familiale, sans réelle pression pour se faire passer la bague au doigt, elle a la possibilité d'aller où elle veut pour faire ce que bon lui semble.
Or, malgré les conseils de tout un chacun, elle n'en fait qu'à sa guise et ses choix ne lui sont dictés que par cette tendance compulsive à remplir le vide de sa vie par des activités qu'elle juge elle-même sans intérêt.
Et quand elle n'est pas en voyage à critiquer tous les hôtels où elle descend, elle passe sa frustration sur les domestiques de la maison familiale.

Roman bourgeois, "La troisième Miss Symons" dresse un regard particulièrement cruel sur ces femmes laissées de côté par une société qui condamne sévèrement le célibat avec le sous-entendu que ce dernier soit directement lié à un manque de débrouillardise voire un refus de se plier aux exigences nécessaires pour se faire une place dans le monde.
Dans le cas d'Henrietta, sujette aux moqueries de la part de ses proches, c'est son caractère marginal et peu aimable qui est ici pointé du doigt pour justifier sa condition de vieille fille.

" Elle était plus irritable et tatillonne que jamais, toujours prête à livrer bataille, flairant l'entourloupe, persuadée qu'on cherchait à profiter d'elle.
Vivre seule ne lui convenait pas et, sous des dehors dominateurs, elle était faible, indécise et timide. Coupée de toute obligation, de toute responsabilité, de tout lien naturel, elle n'avait rien pour épancher sa bienveillance et sa sympathie.
Qu'elle ait pu mener pareille vie de son plein gré paraît inconcevable.
Cependant, elle était beaucoup plus satisfaite d'elle-même, et de la vie en général, qu'elle ne l'avait jamais été. Elle n'avait plus ces crises de repentir ni ces accès de rébellion contre son sort; elle ne désirait plus ce qui était inaccessible.
Si elle n'était pas très exigeante vis-à-vis de son bonheur ou d'elle-même, le reste du monde non plus, estimait-elle.
Non qu'elle songeât beaucoup à ces choses-là. Trop de ruminations et de désirs l'avaient rendue malheureuse autrefois, et elle répugnait à rouvrir toutes ses blessures.
Elle affrontait les faits aussi peu que possible. Elle vivait au jour le jour, et ce qu'elle était véritablement n'était pas franchement différent de ce qu'elle semblait être, absorbée dans le minuscule tourbillon des événements qui la concernaient.
Les jours, les mois, les années passaient. Elle les voyait partir sans regrets, n'en conservant aucun souvenir. Rien n'était arrivé, de bon ou de mauvais, pour laisser une trace." p.91

Si j'ai lu ce roman sans déplaisir, je trouve toutefois excessif le qualificatif d'"enfant littéraire de Jane Austen" apposé à l'auteure dans la quatrième de couverture.
Là où Jane Austen se laisse porter par son affection pour ses personnages et sa plume généreuse en ce qu'elle s'attarde à la description de leurs émois et du milieu dans lequel ceux-ci évoluent, Flora M.Mayor dépasse difficilement le stade purement descriptif.
Aussi, malgré un style élégant et une histoire sombre qui tient ses promesses d'un bout à l'autre, j'ai déploré cette économie de mots et ce manque de relief qui m'ont donné l'impression de lire en accéléré une Austen fatiguée.

J'espère que Manu me pardonnera mon manque d'enthousiasme sachant que je ne me suis pas ennuyée pour autant.

D'autres avis : Manu - Keisha - Cathulu - Amanda Meyre - Aifelle

14 janvier 2012

Le journal secret d'Amy Wingate - Willa Marsh


Publié en 1996 et traduit en français en 2010, "Le journal secret d'Amy Wingate" est un roman de l'écrivaine britannique Willa Marsh, également auteure du roman "Meurtres entre soeurs".

Pour apaiser son anxiété, Amy Wingate, cinquantenaire célibataire et sans enfant, décide sur les conseils de son médecin d'entamer une cure par l'écriture, l'objectif étant d'analyser ses émotions telles qu'elles lui viennent à l'esprit.
Alors qu'elle évoque le bonheur conjugal de son amie Francesca, Amy dérive rapidement vers de lointains souvenirs qui la ramènent à ses parents comme à David Lawes et au mystérieux Hugo qui fut à l'origine de sa retraite anticipée.
En marge du passé se dessine sa rencontre avec Gary, jeune délinquant qu'Amy se décide à remettre sur le droit chemin et en qui elle trouve un confident inattendu...
" Je suis persuadée que la plupart des femmes de mon âge cachent des secrets abscons, des déceptions, des frustrations ensevelies au fond d'elles-mêmes.
Nous songeons aux années passées et contemplons nos erreurs avec lucidité. Ou, pire, les bourdes que d'autres ont commises à nos dépens, ou nous ont forcées à commettre. Ce sont ces dernières qui engendrent les plus amers souvenirs.
Mon anxiété n'est peut-être en définitive qu'une douleur à retardement, qui dissimule mes véritables émotions et cache la racine du problème. Nous verrons bien." p.11

Je ne sais pas pourquoi les personnes qui tiennent un journal intime se sentent souvent obligées de justifier leur démarche d'écriture.
Pourquoi se donner cette peine alors qu'un journal intime a pour vocation de n'être lu par personne d'autre que par soi ?
Existerait-il tout de même une volonté sous-jacente d'être lu et de léguer ce journal en héritage le jour venu ?
Quoiqu'il en soit, cette démarche me fait toujours sourire, d'autant que je n'y fais pas exception.
Bref, revenons-en à Amy Wingate.
Je me suis beaucoup attachée à cette femme bien qu'elle s'avère très mesquine au départ.
Il faut dire que sa superbe amie Francesca, de 20 ans sa cadette, ne loupe pas une occasion de lui
jeter sa vie parfaite à la figure et qu'Amy a autre chose à faire que de donner dans l'admiration aveugle à tout bout de champ.

" Je me demande pourquoi les femmes croient toujours que je serai nécessairement mieux disposée envers elles parce que leurs maris ont le simple bon sens de remarquer mes qualités exceptionnelles.
Pourquoi les femmes mariées se figurent-elles toujours que leurs consoeurs célibataires ne sont jamais seules par choix ou que leurs existences sont nécessairement malheureuses - cela même en présence d'exemples flagrants de vies satisfaisantes, épanouies et harmonieuses - uniquement parce que ces dernières ne profitent pas du prétendu bonheur qu'apporteraient conjoint et enfants ? " p.44

C'est qu'elle a décidé de faire le ménage dans son grenier et dans sa tête et que son journal intime lui semble être le seul moyen d'évoquer ses démons intérieurs dont elle n'a jamais réussi à parler à personne.
Ses amies lui connaissent toutes ce penchant pour le mystère quant à sa vie passée et Amy ne leur cède en rien, préférant jouer les observatrices de la vie des autres.
A travers son journal se profile une personnalité double. En public, bien qu'étant une oreille attentive, Amy apparaît peu loquace et toujours en retrait, s'attachant à garder le contrôle de sorte à ne pas se dévoiler ni trop s'impliquer dans ses relations.
Mais à l'instant où elle retrouve ces moments privilégiés de solitude avec elle-même, elle se lâche et consigne toutes ses pensées spontanément.
Et croyez-moi, cette femme-là a bien des choses à raconter !

Amy Wingate m'a plu pour sa solitude assumée, son caractère bien trempé, sa fantaisie, sa franchise et sa verve ! Son image de vieille fille bien sous tous rapports tombe rapidement à mesure que l'on découvre que sa pudeur et son apparente austérité cachent en fait un sentiment de honte profondément ancré en elle.
Et pourtant, jamais elle ne s'appesantit sur elle-même, remuant le passé une dernière fois pour en avoir une vue d'ensemble et tenter d'aller de l'avant.
Willa Marsh bâtit ici un roman-journal palpitant à la chronologie bousculée et dont l'intrigue repose entièrement sur la confession progressive de son personnage central.
L'occasion pour l'auteure d'évoquer les lourdes conséquences que peut entraîner l'amour mal placé et déçu, le poids des convenances et, dans le cas où l'on s'en écarte, le sentiment de honte qui en découle au point de hanter toute une existence. Mais aussi le pouvoir d'une rencontre entre deux générations, deux milieux opposés, qui loin de constituer un frein peut s'avérer salvatrice.
Connaissant la difficulté d'Amy à s'épancher, j'ai eu en tant que lectrice le sentiment d'être en quelque sorte une privilégiée et je vous invite à entrer à votre tour dans la confidence :)

" Notre époque voit d'un bon oeil l'idée de "parler des choses" en tant que méthode thérapeutique, mais je crois que l'on risque parfois de trop dire. N'importe qui s'improvise psychologue, de nos jours.
Quel terrible danger cela peut représenter ! Nous tentons de départir notre être de tout ce qui est superflu, nous analysons et critiquons tous nos instincts et traduisons chaque mouvement en "langage du corps", jusqu'à finir par exposer toutes nos prétentions, toutes nos faiblesses, décapées au point de disparaître.
Il nous faut alors survivre dans le désert aride de ce qui nous reste. N'est-ce pas pourtant lorsqu'on constate l'absurdité du chemin menant du landau au tombeau qu'on a le plus besoin de ces prétentions - futiles extravagances, habitudes complaisantes, mégalomanie, amour - qui adoucissent les mornes murailles de notre existence et nous permettent de faire face au lendemain ?
Ou ne suis-je en train que d'excuser mes faiblesses ? L'Homme doit éternellement faire face aux incontournables spectres de l'ennui, de la futilité et de la folie. Ainsi s'exprime Thomas Merton, mais je ne crains fort de ne pas pouvoir appliquer sa solution - l'amour et la grâce de Dieu." p.70


D'autres avis : Amanda Meyre - Cunéipage - Cathulu

9 janvier 2012

Insecte - Claire Castillon


Publié en 2006, "Insecte" est un recueil de nouvelles signé de la plume française Claire Castillon, également auteure de "Les bulles", "Vous parler d'elle" ou encore de "On n'empêche pas un petit coeur d'aimer".

" Je hurle. Si ma mère n'était pas là, qui me dirait les choses tout simplement, comme ça ? Elle, je peux la croire quand elle dit qu'elle va crever. Pas les docteurs qui avaient promis de la sauver.
On s'assoit sur un banc. J'enfile mes bottes fourrées, mon pull et ma parka.
L'hiver prochain sera rude, j'ai encore sa chaleur à emmagasiner. Je la laisse glisser sa main gelée dans ma poche. En avant.
Chez nous, on y est presque, c'est comme le coeur, au bout de l'artère, c'est la première à gauche." p.30

"Insecte" consiste en 19 variations autour du thème des relations conflictuelles opposant des mères à leurs filles. A l'origine de ces rapports houleux et souvent violents : un dysfonctionnement. Absence d'instinct maternel dans "J'avais dit une", "Ils ont bu du champagne au restaurant" ou "Un bébé rose". Relation fusionnelle comme dans "Ma meilleure amie", morbide dans "On peut y remédier" et "Munchausen par procuration" ou castratrice dans "Tu seras une femme, ma fille", "La honte" ou "Noeud-noeud".
"Insecte" évoque ces drames intimes faits de confrontations de femmes à femmes, marquées par l'absence - sinon la présence effacée- de la figure masculine, paternelle pour jouer les arbitres.
Les mères et les filles dont il est question ici se retrouvent toutes au seuil du point de rupture, à l'heure où il faut choisir d'inverser les rôles, de continuer malgré tout ou de démissionner.
La décision de couper le cordon est dans tous les cas difficile à prendre tant les rapports tissés entre ces femmes se révèlent forts malgré tout.
Au delà de la violence verbale ou physique se dégage un manque de communication évident entre ces femmes. Mères et filles en révolte semblent choisir de se rabattre sur le lecteur, pris en aparté par un ton familier qui rappelle celui de la confession pour évoquer l'autre, cette partie d'elle-même qui ne la comprend décidément pas.

" Alors je me relève, malgré mes deux bras plâtrés, et je lui crache à la figure. Elle baisse le nez pour que je ne voie pas ma salive couler comme une grosse larme sur sa joue. Elle part avec son pantalon qui traîne par terre et qui cache ses chaussures. Je me dis que dans quelques mètres elle se prendra les pieds dedans et tombera dans sa nouvelle vie sans que j'aie même besoin de pousser." p.137

Claire Castillon dresse ici autant de portraits de micro-familles éclatées, en souffrance sans hésiter à verser dans l'extrême au travers d'une écriture souvent acide et de chutes implacables.
Une lecture choc que je n'oublierai pas de sitôt, même si j'aurais souhaité un peu plus de nuances dans l'expression de ces femmes pourtant fort différentes.


D'autres avis : Clara - L'Ogresse

5 janvier 2012

Ethan Frome - Edith Wharton


Publié aux USA en 1911 et traduit en français en 1969, "Ethan Frome" est un roman de l'écrivaine américaine Edith Wharton, notamment auteure des romans "Le temps de l'innocence", "Les Boucanières", "Chez les Heureux du monde" ou encore des recueils de nouvelles "Les lettres" et "Le miroir".

Starkfield, Massachussets. Ethan Frome occupe une ferme en retrait avec sa femme Zenobia et sa parente Mattie Silver, chargée de prendre soin de cette maîtresse de maison aux maux étranges.
Alors que Zenobia se montre particulièrement dépensière, silencieuse et tyrannique, Mattie offre à Ethan la présence chaleureuse que lui refuse sa femme depuis longtemps, une oreille et une voix qui ont tôt fait d'égayer son quotidien.
Complices, tous deux finissent par éveiller la jalousie de Zenobia qui entend bien éloigner la jeune fille de son mari.
Ethan est-il prêt à affronter les foudres de Zenobia pour garder près de lui la femme qu'il aime désormais ?

" Il semblait faire partie du muet paysage mélancolique, être l'incarnation de sa désolation glacée, tout ce qui en lui était chaleureux et sensible amarré ferme sous la surface; mais il n'y avait rien d'inamical dans son silence.
Je sentais simplement qu'il vivait dans un isolement moral trop profond pour qu'on y eût accès fortuitement, et j'avais l'impression que cette solitude n'était pas seulement le fruit de son sort, quelque tragique qu'il pût être, mais qu'elle recélait le froid, accumulé couche après couche, de maints hivers à Starkfield." p.27

Troisième rencontre avec Edith Wharton et je dois dire que j'ai davantage été conquise par ce roman que par mes deux précédentes lectures.
Sue le thème de l'amour impossible, l'auteure nous propose la terrible histoire de deux amants qui auraient bien mérité leur chance d'être heureux.
Mattie Silver est une jeune femme enjouée qui subit sans broncher les humeurs de son hôtesse qui malgré leur parenté, ne se montre en rien reconnaissante.
Zenobia reste sa seule famille et sans l'aide de celle-ci, elle n'aurait pas su que faire de sa vie.
Ethan est une malédiction à lui seul, sans cesse entouré par des femmes qui nécessitent son aide. Dans cette ferme qui l'a vu grandir, il a perdu sa mère, décédée des suites d'une lourde maladie.
Zenobia lui fut d'une aide inestimable à l'époque - chose qu'elle ne manque d'ailleurs pas de lui rappeler -, aussi songea-t-il tout naturellement à l'épouser. Mais voilà que son épouse devient à son tour étrangement souffreteuse.
En réalité, cette femme s'avère être d'une fourberie sans pareille et c'est non sans amertume que le lecteur découvrira, à l'issue d'une ingénieuse pirouette, que c'est finalement elle, la prétendue victime chétive, qui s'en sortira le mieux, au grand dam d'Ethan sur lequel le sort continue de s'abattre.
A croire que ce pauvre homme auquel rien n'est épargné se veut condamné à séjourner dans sa ferme, cloîtré avec des femmes qui instiguent en lui un profond sentiment de culpabilité.
Quelques années plus tard, un homme de passage revient sur les aléas de cette triste vie.

Voici une histoire tragique qui aurait pu trouver une fin magnifiquement triste à la façon de "Tristan et Iseult" ou de "Roméo et Juliette", sauf que...Edith Wharton est passée par là.
Elle nous offre ici un roman cruel sur la solitude subie, les ambitions et les amours empêchées, un récit construit autour d'un huis-clos dont les personnages recèlent chacun une part de mystère.
J'ai parfois songé à l'influence du roman gothique dans les abondantes descriptions de cette nature sombre qui semble attendre son heure comme dans le passage où Ethan, pris d'une vision fantomatique de son épouse, scellera son propre sort, condamné à vivre.
Bien que les passages dialogués fassent état d'un fossé culturel évident entre le narrateur et les protagonistes, le style élégant et incisif de l'auteure parvient à remettre ces derniers à leur juste place, en les dotant d'une intelligence émotionnelle qui nous les rend attachants.


1 janvier 2012

Bilan challenges et top 10 des titres lus en 2011

Avant de commencer, je profite de l'occasion pour vous souhaiter à tous et toutes une EXCELLENTE année 2012 pleine de joie(s), de découvertes (livresques mais pas que) et d'amour !

Comme il est de mise en cette période de dresser un bilan de l'année écoulée, voici un récap' de mes challenges terminés et en cours.
J'avais affirmé l'an passé que je diminuerais leur nombre. Force est de constater que les bonnes résolutions et moi, ça fait quand même encore 19 challenges en tout (soit 2 de moins que l'an passé...).

Du côté des challenges sans limite de temps



Challenge lancé par Raison et sentiments
Pas de date limite
3/13 (aucun titre lu cette année mais j'y arriverai...hum...)





Challenge lancé par moi
Pas de date limite
22/51 (9 titres lus cette année et il me reste encore pas mal de titres dans ma PAL)




Du côté des challenges terminés en 2011



Challenge lancé par La plume et la page
Date limite : 31/03/2011
Terminé : 6/3




Challenge lancé par Choco
Date limite : 6/6/2011
Terminé : 13/12





Challenge lancé par Theoma
Date limite : 30/06/2011
Terminé : 8/7



Challenge lancé par Anneso
Date limite : 31/07/2011
Terminé : 7/5






Challenge lancé par Pimpi
Date limite : 31/12/2011
Terminé : 3/1




Challenge lancé par Fashion
Date limite : 31/12/2011
Terminé : 6/1







Challenge lancé par George
Date limite : 31/12/2011
Terminé : 1/1




Challenge repris par Schlabaya
Date limite : 31/7/2011
Terminé : 12 (+ 2 biographies)/7







Challenge lancé par Marion
Date limite : 25/12/2011
Terminé : 10/8





Challenge lancé par George
Date limite : 31/12/2011
Terminé : 4/? (un challenge peut-être reconduit ?)




Du côté des challenges en cours


Challenge lancé par George
Date limite : 31/01/2012
6/5







Challenge lancé par Sabbio
Date limite : 18/02/2012
14/10





Challenge lancé par Sofynet
Date limite : 31/03/2012
0/2





Challenge lancé par George
Date limite : 17/04/2012
3/6










Challenge lancé par moi
Date limite : 15/06/2012
5/?





Challenge repris par Hérisson
Date limite : 31/07/2012
7/7





Challenge lancé par Reka
Date limite : 31/12/2013
4/





Le bilan est plutôt positif. J'ai pris plaisir à participer à tous ces challenges étant donné que tous englobaient des auteurs/titres qui se trouvaient déjà dans ma PAL et me faisaient envie.
Je compte bien poursuivre ma découverte de la littérature américaine, notamment avec Joyce Carol Oates, F.S Fitzgerald, Laura Kasischke et Laurie Colwin.
Il est fort probable qu'entre ces lignes, vous croisiez également cette année des noms tels que Françoise Sagan, Stefan Zweig, Delphine de Vigan, Nick Hornby, Jonathan Coe, Margaret Atwood et Maggie O'Farrell.

S'agissant de mes 10 coups de coeur de 2011, le choix fut assez aisé car en rédigeant ce billet, ces titres me sont apparus comme une évidence.

Dans le désordre (avec le lien correspondant) :

- Le livre de ma mère d'Albert Cohen
- Et devant moi, le monde de Joyce Maynard
- Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë
- Le Koala tueur et autres histoires du Bush de Kenneth Cook
- Court, noir, sans sucre d'Emmanuelle Urien
- Laissez-moi de Marcelle Sauvageot
- Les belles endormies de Yasunari Kawabata
- La confession impudique de Junichiro Tanizaki
- Des bleus à l'âme de Françoise Sagan
- Alzheimer mon amour de Cécile Huguenin

+ Une mention spéciale à "La servante écarlate" de Margaret Atwood, la plus belle découverte de ma vie de lectrice jusqu'à présent !

Avant de conclure, je souhaiterais faire un petit coucou à Clara qui, comme certain(e)s le savent déjà, a récemment choisi de mettre fin à son blog.
La fin de l'année est propice aux bilans de toutes sortes et il arrive que certain(e)s se voient rattrapés par la réalité d'une vie bien chargée.
Il est bon de se rappeler que tenir un blog exige beaucoup de temps et d'énergie, que derrière nos billets se cachent des centaines d'heures de lecture et de rédaction et qu'il est aussi difficile de renoncer à cet espace d'expression que de maintenir le cap jour après jour.
MERCI à toi Clara ainsi qu'à tous/toutes les autres blogueurs/euses pour le temps, l'énergie, la fantaisie, l'intelligence et l'humour investis au quotidien !

A l'année prochaine pour un autre bilan et d'ici là, portez-vous bien ! ;)